Ni trop chaud ni trop froid

L’État du marché
29 septembre 2025

Ni trop chaud ni trop froid


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Loin de nous l’idée d’encourager la criminalité, même s’il s’agit de voler du gruau à des nigauds qui auraient laissé leur porte déverrouillée. Un crime reste un crime. La température parfaite du gruau pourrait toutefois aider à comprendre l’année 2025. De nombreuses situations défavorables aux marchés sont survenues ou se sont aggravées cette année. La liste est plutôt effrayante et pourtant, non seulement les marchés sont résilients, mais ils excellent. C’est parce que malgré les manchettes alarmistes, les véritables moteurs des marchés sont un peu tièdes, ni trop chauds, ni trop froids.

Commençons avec la croissance économique. Malgré l’imposition des droits de douane, qui se situent maintenant entre 15 % et 20 %, et une bonne part d’incertitude, l’économie mondiale est restée relativement résiliente. Ces facteurs devraient coïncider avec une période de faiblesse économique, ce qu’on ne voit pas trop jusqu’à maintenant. Les dépenses budgétaires assez élevées à l’échelle mondiale ont certainement contrebalancé ces facteurs défavorables. Et maintenant, les prévisions de croissance économique, qui avaient un peu diminué, se sont améliorées. Pas assez rapidement pour que les gens s’inquiètent des conséquences de l’inflation, mais suffisamment pour apaiser les inquiétudes liées à la croissance.

Légère hausse des prévisions de croissance après un passage à vide au deuxième trimestre

Les prévisions pour 2026 suivent une trajectoire très similaire. Au-delà des prévisions consensuelles, d’autres facteurs sont encourageants pour la croissance économique mondiale. Les indices de surprise économique CitiGroup se sont raffermis. Les indices des directeurs d’achats aussi, ce qui reflète une hausse de l’activité manufacturière. Deux de nos baromètres préférés pour la croissance économique mondiale, soit le cuivre et les taux d’expédition, montrent aussi une certaine amélioration de la croissance économique.

L’économie a donc fait preuve de résilience face aux facteurs défavorables. Cela dit, les nouvelles s’améliorent, alors que l’économie ne progresse pas assez vite en ce moment pour que l’inflation redevienne un problème. Elle a été plus persistante qu’on l’aurait souhaité, mais elle ne s’est pas accélérée non plus. Elle a été un peu tiède aussi.

Le cuivre et les taux Baltic Dry, baromètres par excellence de l’économie, reflètent eux aussi une accélération de l’activité économique

N’allez pas penser que l’inflation ne pose plus de risque, c’est plutôt l’inverse. Compte tenu de la baisse des taux à court terme, de l’augmentation des dépenses budgétaires, de l’effet retardé des tarifs douaniers et des changements dans la main-d’œuvre, l’inflation est l’une de nos plus grandes préoccupations. Surtout considérant que la croissance économique n’a pas encore ralenti, ce qui réduirait l’inflation. Pour l’instant, l’inflation reste modérée (ni trop chaude ni trop froide), ce qui a permis aux taux obligataires de baisser un peu, ce qui avantage les actions.

Les taux demeurent confinés dans le bas de la fourchette

Ajoutez la tendance baissière des taux et la trajectoire similaire des obligations de sociétés, et les ratios sont en expansion. Du point de vue des fondamentaux, l’évolution des marchés boursiers dépend de trois facteurs : les dividendes, qui sont relativement stables, la croissance des bénéfices et l’expansion ou la contraction des ratios.
Pour le marché canadien, ce fut surtout l’expansion des ratios, pour le marché international, un mélange de la croissance des bénéfices et des ratios, et pour le marché américain, une expansion limitée des ratios. Rappelez-vous que les marchés internationaux n’ont pas profité d’une forte croissance des bénéfices au cours des dernières années et que les valorisations étaient faibles. Clairement, ils se rattrapent. Comme le marché américain était déjà cher, les ratios pouvaient difficilement augmenter.

L’expansion des ratios est le principal moteur de ces marchés

Conclusion

Lorsque l’économie, l’inflation et les taux sont ni trop chauds ni trop froids, les ratios augmentent. Ajoutez à cela une croissance raisonnable des bénéfices, et vous avez une excellente combinaison pour les marchés. La progression des marchés est-elle allée trop loin? Peut-être. Un positionnement un peu plus défensif semble prudent après une aussi bonne année. En 2025, le ratio C/B des actions internationales est passé de 13,5 à 15,5, celui du TSX, de 15 à 17, et celui des États-Unis, de 22 à 22,5. Ce n’est pas excessivement cher, mais pas bon marché non plus. Cependant, la remontée s’arrêtera probablement lorsque ces marchés tièdes deviendront trop chauds ou trop froids. D’ici là, profitez-en.

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