Si vous avez passé du temps dans un chalet au Canada, ou si vous vous êtes aventuré plus loin à l’étranger pour prendre des vacances cet été, il y a de fortes chances que vous ayez pensé à avoir votre propre maison de vacances. S’éloigner de l’agitation de la vie quotidienne, profiter de la nature, passer du temps avec sa famille et ses amis : du point de vue du mode de vie, posséder une propriété récréative est un excellent investissement. Mais qu’en est-il de l’aspect financier?
Voici quelques points à prendre en compte avant d’envisager sérieusement l’achat d’une propriété de vacances.
Les avantages
1. Potentiel de revenu locatif
La location de votre propriété de vacances lorsque vous ne l’utilisez pas peut aider à compenser certaines dépenses et potentiellement générer des revenus de location. Vous demandez-vous si une propriété peut avoir un bon potentiel de revenu? Prenez en compte des facteurs tels que l’emplacement, l’accessibilité, les commodités et la demande de location dans la région.
La gestion d’une propriété locative nécessite du temps, des efforts et des coûts supplémentaires pour le marketing, l’entretien et le nettoyage. Les services de location à court terme comme Airbnb ou VRBO peuvent compenser une partie de ces coûts, mais dans certaines régions, il existe des règles qui limitent la location de chalets à court terme par l’intermédiaire de sites en ligne comme ceux-ci. De plus, les restrictions de zonage et les lois sur le bruit peuvent également jouer un rôle.
2. Appréciation potentielle de la propriété
Historiquement, l’immobilier a montré un potentiel d’appréciation à long terme, mais il n’y a aucune garantie. Veillez à étudier les tendances du marché local et à déterminer les meilleures zones d’achat. En fin de compte, le meilleur type de propriété récréative dépend de l’emplacement, des activités et des prix qui vous conviennent, à vous et à votre famille.
3. Déductions d’impôt possibles
Si vous louez votre propriété, vous pouvez déduire de vos revenus les frais de location correspondants de vos gains. Les coûts connexes comme la publicité, l’assurance et les réparations sont tous applicables, mais assurez-vous de comptabiliser soigneusement vos dépenses et de conserver vos reçus. Pensez à travailler avec un comptable au moment de la déclaration d’impôts afin de ne rater aucune occasion de faire des économies d’impôts.
Les inconvénients
1. Problèmes fiscaux
Au Canada, si vous désignez votre propriété de loisirs comme votre résidence principale, vous pouvez bénéficier de l’exemption pour résidence principale (ERP) à des fins fiscales. L’ERP peut contribuer à réduire le montant de l’impôt sur les gains en capital à payer lors de la vente du chalet, à condition qu’il réponde aux critères d’admissibilité. Par exemple, si vous louez votre chalet, il se peut qu’il ne soit pas considéré comme votre résidence principale; n’hésitez pas à consulter un comptable à ce sujet. De plus, votre famille ne peut généralement désigner qu’une seule de vos propriétés comme résidence principale chaque année. Il est donc important de prendre en compte l’impact potentiel de la désignation de votre chalet comme résidence principale par rapport à votre maison principale.
Assurez-vous de vous renseigner sur les « taxes d’inoccupation » fédérales, provinciales ou municipales qui peuvent s’appliquer, selon l’endroit où se trouve votre propriété. Par exemple, il existe une « taxe sur les logements sous-utilisés » fédérale qui pourrait s’appliquer aux biens résidentiels au Canada qui ne sont pas légalement détenus par des personnes qui sont des citoyens canadiens ou des résidents permanents.
Assurez-vous de connaître les implications de la taxe de vente harmonisée (TVH) ou de la taxe sur les produits et services (TPS) lorsque vous achetez une propriété récréative. En règle générale, une propriété revendue est exemptée de TVH/TPS, tandis que les propriétés nouvellement construites sont soumises à ces taxes. Toutefois, certains programmes de remboursement ou certaines exemptions peuvent être accordés en fonction de la province ou de circonstances particulières; veillez donc à consulter un fiscaliste pour savoir ce qui s’applique à votre cas.
Enfin, assurez-vous de connaître l’impôt de transfert foncier potentiel qui peut s’appliquer, selon la province.
2. Enjeux liés à l’assurance
Il peut être difficile d’assurer un terrain de loisirs, en fonction de son emplacement, par exemple dans des zones éloignées d’une caserne de pompiers. D’autres obstacles peuvent être les risques liés aux conditions météorologiques, comme les inondations ou les incendies de forêt, l’utilisation saisonnière de la propriété et le type de propriété (chalet, cabane, caravane, etc.). Assurez-vous d’obtenir une estimation des primes d’assurance avant d’acheter afin de ne pas payer plus que ce que vous avez prévu dans votre budget.
3. Coûts financiers imprévus
Assurez-vous d’évaluer votre capacité financière à acheter une propriété récréative. Tenez compte de facteurs comme l’acompte, les taux hypothécaires et les coûts de clôture, et n’oubliez pas les dépenses continues. Par exemple, les nouveaux propriétaires de propriétés de vacances sont souvent surpris par le coût des impôts fonciers, des services publics, des rénovations et de l’entretien. Assurez-vous de pouvoir vous permettre ces coûts attendus (et imprévus) sans dépasser votre budget.
Tenez également compte de vos objectifs à long terme pour la propriété. Envisagez-vous de la léguer à la génération suivante? Si c’est le cas, sachez qu’à votre décès, les gains en capital accumulés sur le bien seront soumis à l’impôt sur le revenu.
Disposez-vous d’autres actifs suffisants pour financer cette obligation? Dans certains cas, le recours à l’assurance vie peut constituer une stratégie fiscalement avantageuse et rentable pour générer des liquidités permettant de financer l’impôt au décès et d’assurer la transmission du bien à la génération suivante. Une assurance vie peut également constituer une source de financement pour vos héritiers afin de maintenir l’entretien du bien à l’avenir. Pour les familles dans lesquelles certains enfants souhaitent hériter du bien et d’autres non, l’assurance vie peut être un excellent moyen d’égaliser la succession en désignant comme bénéficiaires les enfants qui ne reçoivent pas le bien.
L’analyse finale
Tous les choix ne sont pas nécessairement liés à l’argent, et l’achat d’une propriété de loisirs peut être une excellente décision en matière de style de vie. Cependant, du point de vue de l’investissement, il existe de meilleures options. Si vous additionnez votre paiement hypothécaire et les coûts associés à la propriété d’une propriété récréative, vous pourriez constater que votre argent pourrait être mieux dépensé à rembourser votre dette ou à investir dans un CELI ou un REER. De plus, si vous décidez de vendre, de donner ou de léguer vos biens à l’avenir, vous devrez payer un impôt sur les gains en capital; 50 % de la valeur des gains en capital au Canada sont actuellement imposables.
Parlez à un conseiller de Patrimoine Richardson pour savoir si l’achat d’une propriété récréative convient à votre situation financière.
[1] Are Canadian Homebuyers Still Interested in Properties Outside the Country? – Point2 News (point2homes.com)