Un diagnostic de démence ou d’un autre problème cognitif peut être dévastateur pour vous et votre famille. Bien que de nombreuses personnes puissent continuer à vivre une vie heureuse et productive pendant des années après un diagnostic, il peut arriver qu’à un moment donné, vous ne puissiez plus prendre de bonnes décisions financières.
Il n’est pas facile de discuter de vos finances et de demander de l’aide pour les gérer, mais plus tôt vous commencerez, plus vous serez impliqué.
Voici quelques mesures à prendre en ce moment, par vous-même ou avec l’aide d’une personne de confiance, pour vous assurer que vos souhaits financiers sont entendus et respectés.
Étape 1 : entamer la conversation quant à vos finances.
Entamez la discussion dès le début avec quelqu’un qui vous comprend, comprend votre diagnostic et vos besoins, afin d’avoir le plus de commentaires possibles. Travaillez avec un membre de votre famille ou un aidant de confiance pour avoir une idée claire de ce dont vous pourriez avoir besoin pour des soins futurs d’un point de vue financier.
Passez en revue les conditions de logement, les besoins en matière de soins et l’accès aux prestations médicales. Par exemple, votre objectif pourrait être de continuer à vivre à la maison; parlez des réalités que cela implique avec votre famille et tenez compte des coûts et de la logistique pour y arriver.
Étape 2 : organiser et passer en revue les documents importants.
Compilez tous les documents importants et placez-les en un seul endroit afin qu’un membre de la famille de confiance connaisse l’emplacement et toutes les instructions. Si vous ne disposez pas de documents qui traitent de votre santé, de votre gestion financière ou de vos souhaits de fin de vie, parlez à votre conseiller financier de la façon de les créer.
Les documents juridiques courants sont :
- la procuration financière (sauf au Québec)
- la procuration pour soin de la personne (sauf au Québec)
- la procuration et le mandat de protection (Québec)
- le testament
- la directive médicale
Les documents financiers peuvent comprendre les documents suivants :
- comptes bancaires et de courtage
- documents hypothécaires ou de propriété
- polices d’assurance
- paiements mensuels ou réguliers de factures
- relevés de pension
- certificats d’actions ou d’obligations
Si vous êtes à l’aise de le faire, vous pourriez envisager d’ajouter le nom d’un enfant adulte ou d’un aidant comme autre utilisateur sur vos comptes bancaires, cartes de crédit ou autres comptes financiers.
Étape 3 : nommer une autre personne pour prendre des décisions en votre nom.
Discutez avec votre famille de la façon dont les décisions financières futures seront prises en votre nom. Assurez-vous que votre argent est entre les mains d’une personne en qui vous avez confiance.
Une procuration est un document juridique qui permet à quelqu’un de prendre des décisions pour vous et d’agir en votre nom si vous n’êtes plus en mesure de le faire ou si vous ne le souhaitez plus. Vous l’avez peut-être déjà prévue, mais si ce n’est pas le cas, vous pouvez travailler avec un avocat pour rédiger une procuration selon vos souhaits. Songez à choisir quelqu’un qui vit suffisamment à proximité pour lui permettre de gérer les problèmes au besoin. Pour alléger la charge, vous pouvez choisir plus d’une personne afin que l’une des personnes nommées puisse agir en votre nom.
Dans les provinces autres que le Québec, il existe deux types de base de procurations; une relative aux biens et une relative au soin de la personne.
- Biens – une procuration perpétuelle relative aux biens permet à la personne que vous choisissez de gérer vos finances et vos biens, y compris les questions liées à la retraite, si vous devenez mentalement incapable.
- Soin de la personne – un mandataire au soin de la personne prend des décisions médicales et autres sur votre bien-être et votre qualité de vie en votre nom si vous ne pouvez pas les prendre vous-même.
Au Québec, il existe deux types de documents juridiques qui vous permettent de nommer quelqu’un pour agir en votre nom : une procuration et un mandat de protection.
- Une procuration ne s’applique qu’aux biens et permet à quelqu’un de prendre des décisions concernant vos actifs. Il s’agit essentiellement d’un contrat qui vous permet de choisir une autre personne pour agir en votre nom dans le cadre de transactions juridiques. La procuration deviendra invalide si vous n’êtes plus en mesure de superviser son exécution. À ce stade, le mandat de protection entre en vigueur.
- Un mandat de protection est un document juridique qui permet à quelqu’un de prendre des décisions en votre nom. Vous pouvez nommer un mandataire pour les biens (qui couvre les décisions financières concernant vos actifs) et un mandataire pour la personne (qui couvre les décisions relatives au soin de la personne, aux soins médicaux et à la santé). Vous devriez également nommer un remplaçant au cas où votre premier mandataire ne serait pas en mesure ou ne serait pas disposé à exécuter le mandat. Deux conditions importantes doivent être remplies pour qu’un mandat de protection entre en vigueur :
- votre incapacité doit être confirmée lors d’évaluations médicales et psychosociales;
- la personne que vous avez nommée doit demander au tribunal d’autoriser l’exécution du mandat. Ce processus est appelé homologation et est entrepris par un avocat ou un notaire.
Étape 4 : passer en revue votre couverture d’assurance.
Avec très peu d’options disponibles pour les polices d’assurance de soins de longue durée, il peut être difficile d’obtenir une couverture du moment où vous avez reçu un diagnostic. Si vous avez actuellement une police, passez en revue la période d’attente et les autres conditions qui pourraient déterminer le moment où les paiements de prestations peuvent commencer. Les polices ne font généralement pas référence à des conditions ou à des maladies précises, mais plutôt à l’incapacité à effectuer un certain nombre d’activités quotidiennes.
Si vous avez une police d’assurance vie existante, passez-la en revue pour vous assurer que vous avez désigné les bénéficiaires appropriés. Si vous possédez des polices sur quelqu’un d’autre, assurez-vous d’ajouter un propriétaire subrogé à la police. Veuillez noter que le mandataire de votre procuration relative aux biens n’est pas autorisé à apporter des modifications aux bénéficiaires en votre nom.
Si vous êtes toujours employé et que vous avez une assurance invalidité, assurez-vous de passer en revue ses conditions. Les prestations en vertu de ce type de police ne sont payables que lorsque vous êtes incapable de travailler, avec des conditions entourant la période d’attente et la durée des paiements des prestations.
Étape 5 : collaborer avec votre conseiller financier.
Planifiez une réunion avec votre conseiller qui comprend les membres de votre famille ou vos aidants. Ensemble, vous et votre conseiller pouvez créer un plan écrit pour décrire les mesures précises que vous aimeriez prendre lorsque vous subissez des changements cognitifs importants. Ce plan peut comprendre l’identification de ce que vous aimeriez voir être fait dans certaines situations et à quel moment vous voulez que cela soit amorcé. Un conseiller financier de confiance peut également collaborer avec vous et votre famille pour aider à identifier les erreurs financières, souvent un signe avant-coureur d’une démence croissante.
La mise en place de plans peu de temps après un diagnostic de démence ou la création d’un plan financier qui comprend la planification de l’incapacité peut vous aider à assurer votre avenir financier. Parlez à un Conseiller en placement de Patrimoine Richardson.
Femmes et démence : les chiffres
Non seulement les femmes sont-elles plus susceptibles de recevoir un diagnostic de démence, mais elles sont également plus susceptibles d’être les aidantes d’un proche atteint d’un trouble cognitif. Le coût des soins affecte les femmes de façon disproportionnée. Une planification financière adéquate, l’accès aux ressources et le soutien d’un conseiller financier peuvent aider à alléger le fardeau.
2 pour 1 Dans le monde entier, les femmes atteintes de démence dépassent le nombre d’hommes[1]
Environ les deux tiers des personnes âgées canadiennes atteintes de démence sont des femmes[2]
Plus de 60 % des personnes aidantes de proches atteints de démence ou de la maladie d’Alzheimer sont des femmes[3]
[1] Pourquoi la démence est-elle différente pour les femmes? | Alzheimer’s Society (alzheimers.org.uk)
[2] Démence au Canada, y compris la maladie d’Alzheimer : Faits saillants du Système canadien de surveillance des maladies chroniques – Canada.ca
[3] Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer? Symptômes et causes | alz.org