Développer la conversation sur le patrimoine

immigrant family in Canada

Chez Patrimoine Richardson, le nom sur notre porte témoigne de notre engagement envers le succès à court et à long term de nos clients, créant une richesse durable et intergénérationnelle pour les individus, les familles et les communautés.

L’histoire de Richardson est une source d’inspiration pour plusieurs, y compris les familles d’immigrants comme la mienne. Mes parents sont issus de milieux modestes, avec l’espoir d’établir leur famille au Canada. J’ai déjà écrit sur le voyage inspirant de mon père depuis les rives de Trinité-et-Tobago jusqu’au port de Montréal au début des années 1950. Ma mère a connu une histoire similaire, arrivant au Canada depuis la petite île de Grenade où son père et sa mère, administrateurs locaux d’une plantation de muscade, ont aidé leurs cinq enfants à migrer au Canada et en Grande-Bretagne au milieu des années 1950.

La grande diaspora

Cependant, l’histoire de ma famille a débuté plusieurs générations plus tôt. Nous, à l’instar de beaucoup d’autres qui s’identifient comme Noirs, Africains ou Caribéens, faisons partie de la migration massive d’environ 12 millions de personnes de l’Afrique de l’Ouest vers l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud entre le XVIe et le XIXe siècle pendant la traite transatlantique d’esclaves. Cet événement diasporique important est à l’origine, entre autres, d’une crise économique généralisée pour les descendants de l’esclavage ou de l’esclavage sous contrat, notamment le déplacement des populations autochtones des Caraïbes qui avaient été déplacées par ces événements.

Les descendants de cette grande diaspora ont été et continuent d’être exclus ou limités sur le plan générationnel de la participation à l’économie générale; à ce sujet, l’ancien président Barack Obama a fait remarquer qu’il a fallu des siècles pour créer cette situation et, sans intervention délibérée, qu’il aura fallu des siècles pour se défaire de cette situation. Les chiffres nous indiquent que même si de plus en plus de Canadiens noirs participent à l’économie générale, très peu d’entre eux peuvent être décrits comme riches. Un rapport spécial de 2023 publié par la RBC note que « les Canadiens ont amassé des économies et des richesses record pendant la pandémie, mais pour les Canadiens de couleur, les gains ont été moins importants ». En particulier, les personnes noires sont « moins susceptibles de posséder des actifs financiers ou des entreprises, et surtout, elles sont moins susceptibles de posséder des maisons. Cela ne devrait pas être une surprise, car les minorités visibles gagnent généralement aussi peu qu’environ 85 cents par dollar par rapport à la population minoritaire non visible, souvent malgré une éducation formelle ».

Remédier au fossé entre les riches et les pauvres

Tout comme mon père et sa famille, pour de nombreux Canadiens noirs, membres de minorités visibles et autres immigrants au Canada, l’éducation constitue toujours la seule monnaie prévisible et le seul point d’accès à la richesse. Les professions telles que la médecine, le droit, l’éducation et la comptabilité ont donc créé un accès à la richesse, mais pas celle qui garantit la durabilité.

Afin de réduire ce fossé, le mot d’ordre crucial, c’est l’inclusion; les personnes noires et les autres minorités visibles doivent être intentionnellement incluses dans la conversation sur le patrimoine, ce qui est rendu possible par l’éducation, l’emploi et les points d’accès à la propriété où la communauté elle-même est habilitée à bâtir et à générer la richesse dans la communauté, pour la communauté, par la communauté.

De plus, avec très peu de dirigeants noirs dans le domaine du patrimoine, en particulier en tant que conseillers en gestion de patrimoine, et encore moins de Canadiens noirs ayant un conseiller financier, il semblerait impossible de prendre en charge l’alphabétisation et l’habilitation nécessaires pour bâtir un patrimoine durable.

Il y a certainement de nombreuses grandes histoires de réussite, comme celles de mes parents, Eldon et Rosalind Williams. Cependant, l’enseignement supérieur peut contribuer à des possibilités d’emploi mieux rémunéré, mais peut ne pas, en soi, assurer une richesse durable pour la prochaine génération et au-delà.

Il s’agit là du risque que nous devons contourner et de l’occasion que nous devons continuer à repenser avec une intention, une action et un engagement aigus à long terme.


Notre communauté Patrimoine Richardson a continué de soutenir des initiatives qui créent des opportunités, non seulement pour les communautés noires, mais dans d’autres domaines du spectre de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. La voie vers la création d’une richesse durable dans les communautés noires et d’autres communautés de la diaspora repose sur notre engagement continu à investir notre temps et notre argent dans l’autonomisation économique et la défense des droits.

Au cours des trois dernières années, l’entreprise a soutenu le Fonds de prospérité pour l’avancement des communautés noires (Black Opportunity Fund), un organisme de bienfaisance qui aide les communautés noires à atteindre un plus grand succès économique et social. Cette année, nous renforçons notre engagement envers la communauté par l’art en établissant une nouvelle relation d’entreprise avec le Département des arts de l’Afrique mondiale et de la diaspora au Musée des beaux-arts de l’Ontario (Arts of Global Africa and the Diaspora, AGAD).

Fondé en 2020, l’AGAD se concentre sur l’expansion des collections du musée, ainsi que de ses expositions et programmes d’art historique, moderne et contemporain d’Afrique et de la diaspora africaine. L’art est un connecteur universel. Cette collection offre au public l’occasion de mieux comprendre les récits historiques et les expériences diverses, ce qui, selon moi, mènera à une plus grande inclusion et à une plus grande responsabilisation.


Michael Williams
Vice-président principal, Chef de la gestion des risques