Parent talking to his child seated on a couch

Devriez-vous aider votre enfant à acheter une maison?

Au Canada, le coût de l’accession à la propriété continue d’augmenter. De ce fait, plusieurs enfants adultes demandent à leurs parents de les aider financièrement dans l’achat de leur première maison. Même si vos enfants peuvent avoir suffisamment de revenus pour payer les mensualités du prêt hypothécaire et les dépenses liées à l’entretien de la maison, l’un des principaux obstacles à l’accession à la propriété reste de réunir la somme nécessaire pour effectuer un acompte important. C’est là que certains parents entrent en jeu.

De plus en plus de parents offrent de l’argent à leurs enfants en guise de cadeau pour leur permettre d’acheter un logement sur le marché immobilier onéreux du Canada.

L’année dernière, plus d’un tiers des acheteurs d’une première maison au Canada (35 %) ont reçu une aide financière sous forme de paiement forfaitaire pour leur achat[1]. Selon une récente étude, environ quatre parents sur dix de jeunes adultes propriétaires âgés de 18 à 38 ans en Ontario ont aidé financièrement leurs enfants au moment de l’achat. La contribution moyenne ? Plus de 70 000 $. Parmi les personnes ayant aidé leurs enfants, 44 % ont utilisé leurs propres économies et 15 % ont emprunté dans leurs épargnes-retraites ou leurs placements[2].


Aider votre enfant à réaliser son rêve de devenir propriétaire est un geste généreux, mais veillez à ne pas mettre en péril votre santé financière. L’aide apportée à votre enfant ne doit pas se faire au détriment de votre plan de retraite. Avant de penser à la façon dont vous pouvez aider vos enfants, consultez votre conseiller financier pour vous assurer que vous disposez de suffisamment d’argent pour subvenir à vos besoins pendant toute votre retraite.

Envisagez différents scénarios et besoins futurs, tels que les revenus et les coûts potentiels des soins de santé. Pensez aussi à l’effet de l’inflation, à la hausse des coûts des soins de santé à domicile, de l’aide sociale et des maisons de retraite, ainsi qu’aux rénovations ou aménagements que vous pourriez avoir à faire dans votre maison à l’avenir.

Dès le début, discutez avec vos enfants adultes de la manière dont ils peuvent accéder au marché immobilier. Si vous êtes en mesure de les aider financièrement, vous avez plusieurs options à envisager.

1. Prêter de l’argent

Prêter de l’argent pour un acompte peut être une bonne idée si vous pouvez le faire et si vous êtes d’accord pour que votre enfant rembourse le prêt progressivement. Veillez toutefois à consulter un avocat afin qu’il puisse rédiger un accord juridiquement contraignant. Cela permettra d’éviter les malentendus et les relations tendues à l’avenir.

Important à savoir : Réfléchissez à l’impact potentiel sur votre propre sécurité financière. Posez-vous cette question : êtes-vous prêt à accepter le risque de ne pas récupérer la totalité du montant?

2. Offrir de l’argent en guise de cadeau

Offrir de l’argent à titre d’acompte pour la maison de votre enfant est un geste généreux qui peut soulager considérablement sa charge financière. De plus, le fait de donner de son vivant apporte une récompense émotionnelle : vous pouvez constater les effets positifs que l’argent a sur la vie de votre enfant. Contrairement à un prêt, un cadeau n’a pas besoin d’être remboursé. Il permet à votre enfant d’accéder à la propriété sans avoir à supporter le stress supplémentaire d’une dette.

Sachez toutefois que vous ne pouvez pas contrôler les fonds une fois qu’ils sont entre les mains de votre enfant. En d’autres termes, si votre enfant décide d’utiliser cet argent à des fins différentes de celles que vous aviez prévues, il faut accepter son choix.

Important à savoir : Si l’enfant se marie puis divorce par la suite, les fonds reçus font partie du foyer matrimonial et sont soumis au partage. Cela signifie que 50 % des fonds donnés peuvent revenir à l’ex-conjoint.


Régimes et programmes d’achat d’habitation

Le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) donne aux acheteurs d’une première propriété la possibilité d’économiser 40 000 $ à l’abri de l’impôt et est conçu pour aider les Canadiens à économiser pour un acompte. Si vous avez 18 ans et plus et que vous êtes admissible comme acheteur ou acheteuse d’une première maison, vous pouvez ouvrir un compte CELIAPP et verser jusqu’à 8 000 $ par année jusqu’à concurrence de 40 000 $. Le CELIAPP peut également être utilisé en combinaison avec le REER d’un enfant dans le cadre du Régime d’accession à la propriété (RAP) pour augmenter son acompte. En plus de cela, les parents peuvent donner à leurs enfants l’argent nécessaire pour cotiser au CELIAPP, afin que l’enfant puisse demander une déduction fiscale.

Le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation[3] permet aux acheteurs d’une première maison de demander un crédit d’impôt non remboursable allant jusqu’à 1 500 $4. Il s’agit d’un petit crédit qui peut aider à couvrir certains des coûts associés à l’achat d’une première maison. Remarque : Après avoir acheté votre première maison, ce crédit doit être réclamé dans l’année suivant l’achat.

La remise sur la TPS/TVH pour les nouveaux logements est un programme du gouvernement fédéral canadien qui offre une remise sur la TPS ou la TVH pour les nouveaux logements. Le rabais est offert aux acheteurs d’une maison qui achètent une maison neuve, une préconstruction ou qui font des rénovations substantielles à une maison existante. Découvrez si vous êtes admissible en consultant la section admissibilité à la remise sur la TPS/TVH pour les nouveaux logements.


3. Cosigner un prêt hypothécaire

Si votre enfant adulte n’a pas d’historique de crédit ou de revenus stables, envisagez de cosigner son prêt hypothécaire afin de lui permettre d’obtenir un prêt aux meilleures conditions. Cela ne nécessitera pas que vous ayez recours à votre propre capital ni que vous liquidiez vos placements. Votre enfant pourra alors profiter de votre meilleure cote de crédit et bénéficier d’un taux d’intérêt plus bas ainsi que d’un montant de prêt plus élevé.

Vous pourriez également envisager d’acheter une police d’assurance vie dont votre enfant serait le bénéficiaire. En cas de décès de votre enfant, la dette sera effacée et, s’il avait une famille à charge, l’assurance pourrait rembourser le prêt hypothécaire.

Important à savoir : Pour éviter les malentendus et les problèmes futurs, demandez à un avocat de rédiger un accord légal détaillé, par exemple, sur ce qui se passe lorsqu’un enfant ne paie pas ou lorsque vous envisagez de résilier l’hypothèque. Notez aussi que si vous cosignez un prêt hypothécaire et que votre nom figure sur le titre de propriété, l’Agence du revenu du Canada pourrait interpréter cet accord comme une simple fiducie. Par conséquent, il pourrait être assujetti aux nouvelles obligations de déclaration des fiducies. Pour en savoir plus, communiquez avec un conseiller de Patrimoine Richardson.

4. Acheter une maison afin que votre enfant adulte puisse la louer (avec l’option d’acheter plus tard)

Vous n’avez peut-être pas songé à investir dans l’immobilier pour accroître votre portefeuille de placement, mais l’achat d’une maison et sa location à votre enfant peuvent en être un moyen. Vous pouvez acheter une maison, la louer à votre enfant adulte à un taux de marché raisonnable, puis épargner le montant du loyer afin qu’il puisse éventuellement acheter la maison. Une autre option est d’investir directement dans l’immobilier avec votre enfant adulte. Cela peut se faire en achetant un bien immobilier en commun et en le louant pour en tirer un revenu ou en y habitant ensemble.

Important à savoir : Consultez un avocat afin qu’il rédige un accord officiel qui décrit l’entente que vous avez conclue ensemble

5. Mettre en place une fiducie discrétionnaire

Bien que ce soit un processus plus complexe, les parents peuvent acheter une propriété et la transférer dans une fiducie discrétionnaire. Ils pourraient alors autoriser un enfant adulte à y vivre. La fiducie discrétionnaire donne au fiduciaire (les parents) le pouvoir de garder le contrôle total du bien et de décider quand il souhaite transférer le bien au bénéficiaire (l’enfant adulte).

Important à savoir : La mise en place d’une fiducie discrétionnaire peut entraîner des complexités fiscales et juridiques. Il est donc essentiel d’obtenir des conseils fiscaux et juridiques appropriés.

Si vous avez plus d’un enfant, offrez-vous également une aide financière à vos autres enfants?

Comment allez-vous concilier les souhaits avec ceux des autres?

Comment allez-vous gérer les attentes de votre enfant concernant l’achat d’une maison, compte tenu de ce que vous pouvez vous permettre?

Avez-vous considéré l’impact du marché immobilier et des taux d’intérêt actuels?


Nous pouvons vous aider

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    [1] Dilemme de l’acompte : La peur des acheteurs d’une première propriété au Canada s’intensifie (newswire.ca)

    [2] Quatre parents de jeunes propriétaires ontariens sur 10 ont aidé financièrement leur enfant à réaliser son rêve d’accéder à la propriété (orea.com)

    [3] Les résidents du Québec peuvent également demander un crédit d’impôt non remboursable allant jusqu’à 1 400 $.

    [4] Jusqu’à 1 253 $ pour les résidents du Québec.

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